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Jules Supervielle
Jules Supervielle est né à Montevideo le 16 janvier 1884. Son père était béarnais, sa mère originaire du pays basque. Ils s'étaient expatriés pour fonder une banque. L'enfant n'avait que huit mois lorsqu'il vint au pays, Oloron-Sainte-Marie, amené par ses parents qui moururent, empoisonnés par de l'eau corrompue, à une semaine d'intervalle.
Elevé pendant deux ans par sa grand-mère, l'enfant l'est ensuite par son oncle et sa tante en Amérique du Sud où il connaît une enfance heureuse à la banque qu'avaient fondée ses parents (jusqu'à l'âge de neuf ans, il prendra son oncle et sa tante pour son père et sa mère, et les enfants de ceux là pour ses frères et soeurs).
En 1894, après son retour en France, Supervielle entre en sixième classique au lycée Janson-de-Sailly.
Il compose ses premiers poèmes à partir de 1899. De dix-sept à dix-neuf ans, il retourne chaque année en Amérique du Sud pendant les vacances.
Le jeune homme publie en 1900 une première plaquette de vers, "Brumes du passé", puis il accomplit son service militaire sans pouvoir s'habituer à la rudesse des tâches.
A l'issue de cette mauvaise période, Supervielle obtient sa licence ès lettres et étudie le droit et les langues. Déjà il connaît sa véritable vocation. A vingt-trois ans, il épouse, en Uruguay, Pilar Saavedra qui lui donnera l'équilibre dont sa nature délicate avait besoin, et six enfants.
Après avoir publié un second recueil en 1910, "Comme des voiliers", il s'installe boulevard Lannes. Mais la guerre survient et il est mobilisé à l'Intendance puis au Deuxième Bureau. Entre les deux guerres, c'est une vie heureuse et sans histoires. Tous les quatre ou cinq ans, il fait un voyage en Uruguay où il se retrempe l'âme. Ses poèmes sont remarqués par Gide et Valéry.
Jacques Rivière le publie à "La Nouvelle Revue française". Jean Paulhan lui offre son amitié. Il se lie avec de plus en plus d'écrivains : Michaux, Arland, Etiemble. On le voit souvent à Pontigny et à Royaumont.
Il quitte le boulevard Lannes pour la rue de la Faisanderie, puis le boulevard Beauséjour. C'est toujours le bonheur familial, et la santé délicate : il vit pour sa femme, ses enfants, son oeuvre et ses amis.
Le 2 août 1939, il s'embarque et la guerre le surprend en Uruguay : il y restera jusqu'en 1946, collaborant aux revues éditées par la France libre, à "Lettres françaises" en Argentine, à "Valeurs" en Egypte.
Après la guerre et le retour à Paris, les honneurs lui viendront en nombre sans altérer sa simplicité. Jusqu'à sa mort, la source poétique coulera toujours avec autant de limpidité.
Il meurt à Paris le 17 mai 1960.
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Principales éditions de son oeuvre :
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1900
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BRUMES DU PASSE. (Plaquette de vers, 28 p. sans nom d'éditeur)
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1910
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COMME DES VOILIERS. (Collection de La poétique, Paris)
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1919
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LES POEMES DE L'HUMOUR TRISTE. (Bernouard)
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1919
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POEMES, VOYAGE EN SOI, PAYSAGES, LE GOYAVIER AUTHENTIQUE. (Figuière)
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1922
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DEBARCADERES, LA PAMPA, UNE PAILLOTE EN URUGUAY, DISTANCES, FLOTTEURS D'ALARME. (Editions de la "Revue d'Amérique latine")
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1925
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GRAVITATIONS. (N.R.F.)
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1927
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OLORON-SAINTE-MARIE. (Editions des Cahiers du Sud, Marseille)
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1928
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SAISIR. (N.R.F.)
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1930
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LE FORCAT INNOCENT. (N.R.F.)
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1934
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LES AMIS INCONNUS. (N.R.F.)
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1938
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LA FABLE DU MONDE. (N.R.F.)
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1941
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POEMES DE LA FRANCE MALHEUREUSE. (Buenos Aires)
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1946
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1939-1945. POEMES. (Gallimard)
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1946
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ET 18 POEMES. (Seghers)
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1947
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A LA NUIT. (Editions de la Baconnière et Editions du Seuil)
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1949
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OUBLIEUSE MEMOIRE. (Gallimard)
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1951
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NAISSANCE. (Gallimard)
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1956
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L'ESCALIER. (Gallimard)
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1959
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LE CORPS TRAGIQUE. (Gallimard)
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Romans et contes :
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1923
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L'HOMME DE LA PAMPA. (N.R.F.)
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1926
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LE VOLEUR D'ENFANTS. (N.R.F.)
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1928
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LE SURVIVANT. (N.R.F.)
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1931
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L'ENFANT DE LA HAUTE-MER. (N.R.F.)
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1938
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L'ARCHE DE NOE. (N.R.F.)
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1942
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LE PETIT BOIS ET AUTRES CONTES. (Quetzal, Mexico. Réédité Wittmann, Paris, 1947)
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1946
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ORPHEE ET AUTRES CONTES. (Ides et Calendes, Neuchâtel)
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1950
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PREMIERS PAS DE L'UNIVERS. (Gallimard)
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1955
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LE JEUNE HOMME DU DIMANCHE ET DES AUTRES JOURS. (Gallimard)
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Pièces de Théâtre :
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1932
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LA BELLE AU BOIS. (N.R.F.)
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1936
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BOLIVAR. (N.R.F.)
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1936
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LA PREMIERE FAMILLE. (N.R.F.)
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1949
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ROBINSON. (Gallimard)
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1949
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SHEHERAZADE. (Gallimard)
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1949
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LE VOLEUR D'ENFANTS. (Gallimard)
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1959
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LES SUITES D'UNE COURSE. (Gallimard)
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1959
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L'ETOILE DE SEVILLE. (Gallimard)
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1996
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OEUVRES POETIQUES COMPLETES. Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade (sous la direction de Michel Collot)
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